La volonté au service de l’Europe - Main contents
La nouvelle Commission européenne, dont je suis membre, a pris ses fonctions il a y 100 jours. Un mot me vient à l’esprit pour qualifier ces trois premiers mois : celui de volonté. Volonté politique, volonté économique, volonté sociale. En effet, nous n’avons pas chômé - bien au contraire - pour être à la hauteur de la tâche qui nous a été confiée, celle de réconcilier l’Europe avec ses citoyens.
La volonté au service de l’Europe
La nouvelle Commission européenne, dont je suis membre, a pris ses fonctions il a y 100 jours. Un mot me vient à l’esprit pour qualifier ces trois premiers mois : celui de volonté.
La nouvelle Commission européenne, dont je suis membre, a pris ses fonctions il a y 100 jours. Un mot me vient à l’esprit pour qualifier ces trois premiers mois : celui de volonté. Volonté politique, volonté économique, volonté sociale. En effet, nous n’avons pas chômé - bien au contraire - pour être à la hauteur de la tâche qui nous a été confiée, celle de réconcilier l’Europe avec ses citoyens. Nous sommes tous dans le même train européen, partageant un destin et des intérêts communs. Et ce train, nous voulons l’emmener plus loin et plus vite, pour être à l’heure des résultats concrets et des réussites dans les cinq années qui viennent, notamment en privilégiant l’investissement. Évidemment, les enjeux économiques, financiers et fiscaux sont d’une importance incontestable, je le vois chaque jour dans mes fonctions de Commissaire, qui préfigurent en quelque sorte celles d’un ministre européen de l’économie et des finances.
En regardant dans le rétroviseur de ces 100 derniers jours, je me rends compte à quel point la formule « cette fois, c’est différent » correspond bien à la Commission Juncker.
En regardant dans le rétroviseur de ces 100 derniers jours et en prenant un peu de recul sur le tourbillon quotidien des réunions, des rencontres et des déplacements, je me rends compte à quel point la formule « cette fois, c’est différent » - this time it’s different - correspond bien à la Commission Juncker. Qu’on me comprenne : je ne suis pas dans l’autosatisfaction béate et gratuite, mais je constate que le changement d’orientation, attendu par les Européens, est net. Le premier acquis, l’un des plus visibles aussi sans doute, est celui de notre soutien déterminé à l’investissement en Europe. Avant même la fin du premier mois de son mandat, la Commission avait jeté les bases d’un Plan européen d’investissement de 315 milliards d’euros sur trois ans, bases qui ont été précisées en janvier dernier par la création du Fonds européen pour les investissements stratégiques, et qui seront effectives d’ici la fin du premier semestre. Concrètement, nous créons là un environnement et des ressources directement mobilisables pour financer partout en Europe des projets utiles à l’économie réelle et aux citoyens. Ce Plan aura un impact direct sur l’emploi en Europe, avec la création attendue d’au moins un million d’emplois. Justement, le deuxième volet auquel je pense - tout aussi essentiel -, est celui de l’emploi : rien ne sera possible sans un combat déterminé contre le fléau du chômage. La Commission a en ce sens annoncé cette semaine sa volonté de débloquer dès cette année un milliard d’euros au titre de l’initiative pour l’emploi des jeunes, ce qui multipliera par près de 30 le préfinancement versé aux États membres dans la lutte contre le chômage des jeunes.
Autant de décisions qui montrent toute notre volonté pour redresser l’Europe, avec une priorité centrale : celle de la croissance et l’emploi.
Je veux aussi souligner l’importance du nouveau cadre permettant d’utiliser la flexibilité comprise dans le Pacte de Stabilité et de Croissance. Celui-ci permet de mieux valoriser l’investissement et les réformes pro-croissance, ou de prendre davantage en compte la diversité des situations économiques dans les États-membres de l’Union. Il facilite une meilleure articulation entre le sérieux budgétaire et la dynamique économique. Je pense enfin au soutien à l’Ukraine, ou encore à la négociation en cours pour un partenariat transatlantique de commerce et d’investissement équilibré. Autant de décisions qui montrent toute notre volonté - j’y reviens ! - pour redresser l’Europe, avec une priorité centrale : celle de la croissance et l’emploi.
Notre mission : rendre l’Europe plus forte, plus compétitive, pour lui permettre de déployer tout son potentiel et de rester en première division dans la mondialisation.
Car il s’agit bien de cela : redresser l’Europe et redynamiser le projet européen dans toutes ses composantes, notamment économiques, à travers une nouvelle politique résolument tournée vers la croissance. Le temps de la Commission européenne au chevet d’une Europe malade, souffrante de multiples maux à soigner dans l’urgence, est aujourd’hui révolu. Le temps des pompiers s’achève, vient celui des architectes. Telle est notre mission : rendre l’Europe plus forte, plus compétitive, pour lui permettre de déployer tout son potentiel et de rester en première division dans la mondialisation. Le dernier bulletin de santé européen confirme d’ailleurs cette évolution de rôle et de fonction : les prévisions économiques d’hiver 2015 de la Commission européenne, que j’ai présentées hier, témoignent de l’amélioration de la situation économique au sein de la zone euro et dans l’Union européenne, même si des risques persistent. Et pour la première fois depuis 2007, les économies de tous les États membres de l’Union européenne devraient renouer avec la croissance cette année, avec une prévision de 1,7 % pour l’Union et 1,3 % pour la zone euro.
Certes, la reprise est là, mais elle est trop faible, trop peu créatrice d’emploi, donc pas assez perceptible par les peuples européens.
Ce n’est qu’un début. Nous estimons ainsi que cette tendance positive sera encore plus marquée en 2016, avec 2,1 % de croissance pour l’Union européenne et 1,9 % pour la zone euro. La baisse des prix du pétrole, la dépréciation de l’euro, ou encore l’action positive de la Banque centrale européenne sont autant de moteurs favorisant une reprise attendue et méritée. Mais si ces chiffres sont encourageants, il nous reste encore beaucoup de travail, aux côtés des Etats membres, pour produire tous les résultats dont l’Europe a besoin. Ne nous y trompons pas : certes, la reprise est là, mais elle est trop faible, trop peu créatrice d’emploi, donc pas assez perceptible par les peuples européens. Elle ne suffit pas à recréer l’adhésion et l’espoir dans le projet européen. C’est pourquoi il faut mener avec résolution une stratégie européenne globale et cohérente, associant l’Union européenne et ses Etats membres, et à laquelle la Banque centrale européenne, grâce aux décisions avisées de Mario Draghi, concourt puissamment. Cela passe aussi par la poursuite des réformes et le maintien des engagements pris, notamment ceux de responsabilité budgétaire. Je présenterai à ce titre le 27 février prochain l’avis de la Commission sur le respect par les Etats membres des engagements consentis dans le cadre du Pacte de Stabilité et de Croissance.
Il faut aller beaucoup plus loin pour créer une nouvelle donne sur le continent.
Mais il faut aller beaucoup plus loin pour créer une nouvelle donne sur le continent. C’est notre devoir, si nous voulons vraiment être ce que j’appelle la « Commission de la dernière chance ». Nous serons mobilisés au cours des prochains mois sur des chantiers majeurs que sont le soutien continu à la croissance, les mesures en faveur de l’emploi et de la formation, la concrétisation du Plan européen d’investissement, l’Union des marchés de capitaux, la nouvelle stratégie pour l’Union de l’énergie et une politique ambitieuse en matière de changement climatique, un marché unique numérique connecté, ou encore l’approfondissement du marché intérieur ainsi qu’une Union économique et monétaire plus approfondie, sans oublier le renouveau de la fiscalité européenne qui est au cœur de mon portefeuille. Sur ce dernier point, je présenterai le mois prochain un paquet ambitieux pour plus de transparence, d’équité et d’efficacité dans la lutte contre l’évasion, la fraude, et l’optimisation fiscale agressive, et je redis ici ma volonté d’agir comme facilitateur pour trouver au plus vite un accord sur la taxe sur les transactions financières entre les 11 Etats membres engagés dans cette voie. Je pense encore aux enjeux essentiels en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, dans le contexte douloureux que nous connaissons, renforçant encore la volonté de la Commission de jouer tout son rôle dans ce domaine.
Les Grecs ont démocratiquement choisi un nouveau cours, leur voix doit être entendue, à l’instar de celle des autres Européens.
Je veux aussi dire un mot de la Grèce - comment ne pas aborder ce point essentiel dans ce tour d’horizon européen ? Les Grecs ont démocratiquement choisi un nouveau cours, leur voix doit être entendue, à l’instar de celle des autres Européens. Croyez en notre volonté, en ma volonté, d’un dialogue constructif et d’une coopération guidée à la fois par le respect du vote des électeurs et par celui des engagements européens, pour que la Grèce demeure un membre de la zone euro se tenant solidement sur ses deux jambes et pleinement actrice du dynamisme de l’Union. Dans chacun de ces combats, je saurai faire valoir mes vues pro-européennes et mes idées réformistes - comme je l’ai fait depuis le 1 er novembre dernier. Je sais aussi que nous pourrons compter sur le soutien vigilant du Parlement européen, garant de la légitimité démocratique des actions menées au niveau européen et partenaire essentiel dans la construction de nouvelles bases communes.
100 jours, c’est un temps à la fois court et long. La Commission Juncker a un mandat de 5 ans, jusqu’au 31 Octobre 2019.
100 jours, c’est un temps à la fois court et long. La Commission Juncker a un mandat de 5 ans, jusqu’au 31 Octobre 2019 : n’oublions qu’il nous reste encore, après ces 100 premiers jours, plus de 1 700 autres journées pour changer l’Europe. Pour modifier aussi la perception qu’en ont nos concitoyens, et passer d’une Europe trop souvent vue comme punitive, bureaucratique et déconnectée, d’une Europe vue comme un problème et menacée de rejet, à une Europe plus proche, plus efficace, créatrice de solutions, une Europe qui redevienne source de fierté et d’espoir. Ce sera ma feuille de route, à laquelle je me tiendrai tout au long des 5 ans à venir avec conviction, énergie et - vous l’aurez compris - avec volonté.
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