Investir dans l'Europe et la France de demain - Main contents
La Commission européenne et la Banque européenne d'investissement (BEI) s'attaquent au défi de l'investissement. Le plan d'investissement pour l'Europe vise à susciter un minimum de 315 milliards d'euros d'investissements supplémentaires en Europe d'ici à 2017, en attirant les liquidités abondantes du secteur privé vers le financement d'investissements dans les secteurs où ils sont le plus nécessaires.
Investir dans l'Europe et la France de demain
de Jyrki Katainen et Pierre Moscovici
Pour redresser de façon durable nos économies, nous devons profiter de cette conjoncture privilégiée pour agir à plusieurs niveaux.
Après une longue crise, dont les conséquences sociales restent encore trop douloureuses, la reprise économique est finalement en vue. La baisse du prix du pétrole, la dépréciation de l'euro et l'action décisive lancée par la Banque centrale européenne ont déjà conduit à une hausse des prévisions de croissance. Mais, pour redresser de façon durable nos économies, nous devons profiter de cette conjoncture privilégiée pour agir à plusieurs niveaux.
D'abord, il faut continuer à travailler au désendettement de nos économies, pour éviter que la dette ne soit un fardeau sur la croissance de demain.
D'abord, il faut continuer à travailler au désendettement de nos économies, pour éviter que la dette ne soit un fardeau sur la croissance de demain. C'est le sens des deux années supplémentaires accordées par les ministres européens à la France pour ramener son déficit public en dessous des 3 % du PIB en 2017 : donner du temps pour agir plus fort.
Des réformes importantes sont menées, notamment en France. Il faut les accélérer.
Ensuite, il faut débloquer nos économies pour qu'elles retrouvent des taux de croissance supérieurs à 1 %. Pour ce faire, il nous faut intensifier les réformes qui portent la modernisation économique. C'est par ce biais que nous pourrons attirer davantage d'investissements et créer les emplois. Il n'y a pas d'autre choix. Au niveau national, il faut faire en sorte que tous aient accès à l'emploi et parallèlement ouvrir les marchés des services. Des réformes importantes sont menées dans ce sens, notamment en France. Il faut les accélérer. Au niveau européen, on doit compléter le marché unique dans les secteurs vitaux comme l'énergie et le numérique.
Enfin, il faut relancer les investissements. Les chiffres sont frappants : aujourd'hui, le niveau d'investissement annuel en Europe est en moyenne 15 % en dessous de sa valeur en 2007. Si rien n'est fait, nous accumulerons un retard qui pourrait conduire à terme l'économie européenne en deuxième division.
Le plan d'investissement pour l'Europe vise à susciter un minimum de 315 milliards d'euros d'investissements supplémentaires en Europe d'ici à 2017.
La Commission européenne et la Banque européenne d'investissement (BEI) s'attaquent à ce défi. Le plan d'investissement pour l'Europe vise à susciter un minimum de 315 milliards d'euros d'investissements supplémentaires en Europe d'ici à 2017, en attirant les liquidités abondantes du secteur privé vers le financement d'investissements dans les secteurs où ils sont le plus nécessaires. Un nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) visant les investissements plus risqués, doté de fonds européens et ouvert à la participation des Etats-membres, est au coeur de cette offensive. A cet égard, nous nous réjouissons que la France apporte son soutien à cette initiative à travers l'engagement de 8 milliards d'euros via la Caisse des Dépôts et la Banque publique d'investissement.
La BEI pourra désormais assumer plus de risques et servir de déclencheur à ces investissements nouveaux.
Il existe aujourd'hui un grand nombre de projets d'investissement potentiels en Europe, qui ne sont pas réalisés actuellement, car ils sont trop importants pour les financements publics et perçus comme trop risqués pour les financements privés. Soutenue par le nouveau FEIS, qui assumera la tranche la plus risquée de l'investissement, la BEI pourra désormais assumer plus de risques et servir de déclencheur à ces investissements nouveaux. Il ne s'agit pas alors de financer des projets purement publics, mais ceux avec une participation du privé. La BEI commencera à prêter selon les nouvelles conditions aux PME pendant le printemps, tandis que les plus grands projets devraient bénéficier des nouvelles conditions après l'été (une fois l'accord du Parlement européen obtenu). Les promoteurs peuvent déjà présenter leurs projets à la BEI pour être évalués. Un comité d'investissement au sein de la BEI garantira une sélection de projets individuels de qualité par des experts indépendants. Une « plateforme européenne de conseil en investissement » fournira aux investisseurs privés un point de contact unique pour l'assistance technique. Enfin, un « répertoire d'opportunités européennes d'investissement » offrira aux investisseurs toutes les informations dont ils ont besoin sur les opportunités en Europe.
Face aux défis économiques, nous ne réussirons que si l'Union et ses Etats-membres agissent de manière coordonnée.
Face aux défis économiques, nous ne réussirons que si l'Union et ses Etats-membres agissent de manière coordonnée. Notre initiative exige la participation de tous pour être un succès.
Jyrki KatainenPierre Moscovici
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